Namouss Story : les moustiques en Algérie
Mauvais réveil, un de ces réveils où vous avez tant sollicité votre corps. Vous l’avez tant supplié mais il ne vous répond point. Vous avez l’impression de vous tirer péniblement d’un sable mouvant.
Non ! Je ne suis pas malade ! Je n’ai pas passé la nuit avec une fièvre de cheval même si j’ai une mine de chien et j’ai vachement envie de verser des larmes de crocodile. D’aucuns doivent se demander pourquoi ces chikayates ? Je vais vous dire : les moustiques empoisonnent ma vie ! Impossible de fermer l’œil quand la femelle (car il parait que c’est cette mesmouma rusée comme un renard qui aime notre sang !) vient lancer des youyous dans mon oreille alors que je viens juste de somnoler après une dure journée. Je l’évente avec une main assurée en espérant que lakane rahi mra avec du nif elle ne reviendra plus m’embêter , rien n y fait!.
Deux secondes, après elle rapplique avec sa copine ou cousine ! Allez savoir ! T’fehmou 3liya ! Djaou izaghartou fi wedni. Je me lève, allume, j’en vois 10 au plafond. Horreur ! Elles étaient cachées où ? Pourtant toute la famille Kantara a fait la chasse aux namousse avec un torchon mouillé, conseillé par un ami car les torchons secs n’attrapaient pas l’ennemi facilement juste avant d’éteindre en laissant des preuves sur mes murs propres : du sang qui tache de façon indélébile et qui provoque mon hystérie : je souffle comme un phoque pour faire comprendre à la famille que je n’ai pas le temps de nettoyer les preuves du crime.
Je remets mon diffuseur avec une pastille neuve, je sens une odeur de "poison spécial moustique" ; ça va sûrement les éloigner ne serait-ce que pour deux heures de temps afin que je dorme un peu .
Cependant une pensée vient rajouter à mon insomnie, une de ces pensées qui vous agresse, juste au moment où vous essayer de fermer les yeux : on a dit à la radio « que ces pastilles sont contrefaites ». Mince alors ! Ah si j’avais du « Moubid », j’aurais mitraillé toutes ces ennemies même si cet insecticide provoque mes allergies.
Grande défaite, je décide d’allumer, au moins je pourrais voir d’où vient le coup traître, je prends un livre et essaye de suivre les péripéties de « grenouille », cet homme au nez si particulier de Patrick Suskind…
Puis je me souviens que j’ai passé mon enfance avec vue sur le Rhummel, un oued supposé grouiller de mouches et de moustiques. Ben non ! Son doux murmure me berçait tendrement : fenêtres ouvertes sur un panorama de ciel étoilé, la lune et une douce brise de rêve, une nuit féerique sans moustiquettes ! Quelle utopie de nos jours que de dormir fenêtres grandes ouvertes ! Quelques années plus tard, nous habitions « rahbet essouf », grande place avec un marché de fruits et légumes, des bouchers et autres commerçants. Goulna rien, pas de Namous ni de debène non plus, comme quoi ma ville malgré ça n’était pas du tout polluée. Je m’assoupis, les mesmoumetes me donnent un petit moment de répit, elles doivent s'acharner sur mes enfants. Je me réveille après 30 minutes de soit disant sommeil et une scie bruyante me rappelle « massacre à la tronçonneuse ». Il est 6 heures du matin ! Cet autre mesmoum : un artisan du quartier qui commence déjà à polluer mes oreilles et mes nerfs. Il fait dans la menuiserie métallique et il ne change aucune de ses habitudes malgré toutes nos prières ! Il ne sait même pas que l'on n'a pas osé nous plaindre de peur qu'il ne puisse plus gagner son pain ;il continue à nous empoisonner la vie en souriant.
les draculates quant à elles, essayent tant bien que mal de se sauver : el harabates ! Elles ont envie de prendre l’air après un repas copieux en se collant aux moustiquaires, mission accomplie : charbou dem'na!
Je mets un pantalon pour sortir car les piqûres bien en exergue me font honte comme si j'eus la varicelle durant la nuit.
Promis, juré ! Aux prochaines élections n'voti pour les écolos ! Au moins ils feront peut être la guerre aux moustiques !
Par Kantra
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