L'ONU, le rêve d'espoir

L’autre jour, j'ai fais un rêve à la Martin Luther King. Dans son rêve, le pasteur cet illustre personnage qui a consacré son existence au service de la communauté noire des États-Unis, avait rêvé de mener une lutte pour combattre la ségrégation raciale et donner la liberté aux noirs, le droit à la citoyenneté à part entière. Aujourd'hui, il n'y a plus de ségrégation, disons presque, ni dans les toilettes, ni dans les bus, ni dans les écoles, mis à part quelques racistes résiduels isolés ; bref passons.

Emporté par mon rêve comme par enchantement, je me retrouve tout près de Wall Street au pays de Sitting Bull dit taureau, assis le grand chef indien lui aussi disparu et il ne reste que les visages pales, et chemin faisant, je me retrouve dans un autre monde, celui du fantastique, des gratte -ciels à perte de vue, errant comme un abruti, la tête renversée vers ces tours. Je fus légèrement bousculé par l'épaule par un passant qui faisait du jogging et que je suis rentré dedans par mégarde du fait que j'avais l'esprit détourné ;  et au moment où je voulais m'excuser auprès de la personne et par un pur hasard je me retrouve nez à nez avec Mr Baghi N'mout, le secrétaire général du machin ; tiens !, je lui dis, Monsieur le SG, c'est vous ? Je vous cherchais justement ya Ouedjh El Kheir (Face de bonheur) ! Je viens de très loin du fin confins d'un territoire attaché à l’Afrique pour vous parler au nom de mes concitoyens. Mr Baghi N’mout acquiers ça de la tête avec un sourire sympathique à la manière asiatique pour me dire oui. Et qu’est ce qu'il y a mon fils ? me dit-il. Je lui ai dis que voilà, l’autre fois vous avez discuté au sein du machin pour abolir la peine de mort et c'est presque fait, Yaatikoum Es’saha (que Dieu vous donne la santé). Vous avez également parlé d'abolir les frontières entre les peuples et c’est tout à fait appliqué ! Gued -ha-ferdjel (voilà les hommes !). Vous avez crée des tribunaux internationaux pour punir les tyrans. C’est fait et c’est très bien ! Mais voilà toutes ces bonnes délibérations là sont destinées et appliquées uniquement dans un seul sens, rien que pour les roumis, oua h'na (et nous) qu’esqu’on devient dans tout cela ? Mr Baghi N'mout, au contraire on verrouille les frontières occidentales en coupant la liberté de circulation entre les peuples par des mesures restrictives et punitives contre des personnes qui sollicitent une assistance humaine. Et la mondialisation, que devient-elle dans tout ça ? El hague lina ! Il me répondit, koul outla fiha kheir (tout retard a ses bienfaits) dans un parfait arabe avec son accent asiatique, puis ili-a'ta - ma'da (faut pas tenir compte de la parole des autres); répondit-il à la manière d'un Smasri (courtier) marchandant dans un marché de vente de voitures d’occasions. 

Et pourtant je me rappelle bien que lors de votre dernière session du temps de Hninou, votre prédécesseur, vous aviez voté des résolutions applicables pour tout le monde, yek ? Et puis le monde appartient à tout le monde, yek ? Et ces frontières érigées ce n est qu'une bêtise humaine et que l'homme est né libre, yek ? Alors pourquoi cette méchanceté et cette indifférence affichée à l'égard des arabes kima hna (comme nous) et des noirs, erfed-alina-hadh-elghalba, ma -t'khafouch-rabi (vous ne craignez pas Dieu) ?! Ouaaleh (pourquoi) ? Rana baghi-en-ichou-kima-n'touma (nous voulons profiter de la vie comme vous) ! Et les Harraga, ces pauvres miséreux qui montent à l'assaut de vos frontières tueuses, des braves gens qui n'ont plus rien à perdre, alors autant affronter le danger et se sauver ou périr. Est ce que ce n'est pas assez ! Dites-le moi, Mr Baghi N’mout ! Faites quelque chose pour ces peuples en déperdition et abandonnés à leur sort. Vous êtes redevable de quelque chose envers ces laisser pour compte et l'histoire se réveillera un jour. Votre organisation a perdu de sa crédibilité, il faut rétablir l'équilibre entre nos civilisations pour le bien-être de l’humanité. Vous savez, nous avons envie de vivre comme vous autres, profiter du même confort que le votre, avoir un travail stable, une maison, voyager, pourquoi pas une voiture du moment que nous avons beaucoup de pétrole, aller au cinéma, manger dans un restaurant au moins une fois par mois, flâner avec mon épouse et mes enfants la nuit sans avoir peur d'être agressé, passer des vacances au bord de la mer. Smaatni ya Monsieur ? Rabi-zid-fi-malek inchallah (que Dieu augmente ta fortune) !

Mr Baghi N’mout eu un petit sourire accompagné d'un signe de tête qui voulait dire je vous ai compris à la manière de de Gaulle. Joignant sa gentillesse à la parole, il posa son bras sur mon épaule et m'invita à faire quelques pas avec lui. Vois-tu, me dit-il, tout ce que tu demandes-là viendra avec la croissance dans votre pays. Malheureusement, ce n'est pas le cas aujourd’hui et il faudrait encore plus de sacrifice, me répondit-il. C'est quoi la croissance Mr Baghi N'mout ? Ça c'est un autre sujet très compliqué à disserter, me répondit-il. Hamala bet-fina ?! C'est quoi bet-fina ? Me chuchota-t-il doucement. C'est de la croissance bien encu....! Je lui répondis. c'est ça, continuez comme ça, vous êtes sur la bonne voie du développement, me répondit-il en me tapotant l'épaule. 

Brusquement je fus interrompu par une main posée sur mon épaule qui me secouait et qui me disait : Noudh-noudh rak-et-hetref (lève-toi, tu es en train de cauchemarder) ! En ouvrant les yeux, Mr Baghi N’mout n'était plus là. Moi non plus je n’ai pas bougé de mon lit. C’était un rêve d'espoir…

Par Adel