Emir Abdelkader


Emir Abdelkader ou Emir Abd El-Kader est une figure des révoltes populaires menées contre la colonisation française. Il était homme politique et résistant militaire contre l’armée coloniale française et également théologien soufi, philosophe et écrivain-poète.

Il est né le 6 septembre 1808 dans la région de Mascara. Issu d’une famille originaire de la tribu berbère des Banou Ifren, il est le troisième fils d’un cheikh de l’ordre soufi Qadiri Sidi Mahieddine et de Zihra, une femme savante. Dès l’âge de huit ans, il part avec son père à la Mecque. Il poursuit son éducation religieuse soufiste  et l’étude du Coran chez son oncle paternel Ahmed Bilhar et apprend les principes des sciences physiques, l’astronomie, la géométrie, l’exercice du cheval et le maniement des armes. Il passe dix-huit mois chez Sid Ahmed Ben Khodja à Oran pour apprendre la politique.

Lors de son second voyage de pèlerinage en 1820, il visite Alexandrie puis la Mecque et Médina et observe pendant son séjour en Egypte les améliorations qu’a porté Méhémet Ali sur son armée et l’administration de ses Etats.

Après la colonisation française, Abd El-Kader est devenu Sultan et forme un corps de cavalerie et se met à prêcher la guerre sainte mais les français remportent plusieurs victoires en 1833. La même année après la mort de son père, il réorganise ses troupes et bloquent les villes d’Oran et Mostaganem par les tribus Rharaba et Hachem pour couper les arrivages sur le marché français. Il emprisonne quatre française et tue un autre dans un piège qu’il leur a tendu. Le général Desmichels lui réclame ses prisonniers mais il refuse. L 24 février 1834, l’Emir Abdelkader signe le traité Desmichels qui reconnaît son autorité sur l’Ouest mais ce traité est mal appliqué. L’Emir se montre insaisissable grâce à l’efficacité de son infanterie et sa cavalerie.

Le 30 mai 1837, il signe un nouveau traité, le traité de la Tafna  avec le général Bugeaud nommé à Oran et prend le contrôle de l’Ouest, de Titeri et une partie de l’algérois ; mais la guerre reprend en 1939 et Bugeaud qui devient gouverneur applique la politique de la « terre brûlée » dans l’intention d’occuper tout le pays. Malgré le succès de sa résistance (bataille Sidi Brahim le 23 septembre 1845), il décide d’arrêter la guerre et se rend en raison de l’affaiblissement des tribus et manque de soutien du Maroc. Il choisit de s’exiler en décembre 1847 et le Gouvernement française accepte dans un premier temps de le transporter en Orient mais ne tient pas son engagement et le conduit à Toulon, à Pau puis à Amboise. Il est libéré par Napoléon III en octobre 1852 et transféré à Damas où il reçoit un accueil triomphal. Après un pèlerinage et quelques voyages, il s’installe définitivement en Syrie où il se consacre à la prière, l’enseignement, la méditation et aux actions de bienfaisances. Il s’illustre dans les émeutes qui ont secoué Damas en 1860 en tant que personnage hors série en sauvant des milliers de chrétiens du massacre ce qui lui vaut les décorations et les félicitations des chefs d’Etat tels que l’Angleterre, la France et la Russie. L’Emir Abdelkader décède le 26 mai 1883 à Damas.

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