Algérie : Bled Chkoupi par Klash 16 et Nanou
A l'occasion du 5 juillet et de son cortège de déclarations hypocrites sur une indépendance supposée, toujours revendiquée mais jamais réalisée, sort la mixtape "Bled Chkoupi" produite par Klash 16 et mixée par mes soins. Ce projet réunit pour la première fois des morceaux d'artistes à l'origine de nos pires cauchemars et de nos meilleures traits d'humour noir.
Après une brève introduction, un bon son de brutes pour des dissidents, l'histoire commence avec Atika et "Riyyah", symbole de la démocratie algérienne, une version originale. Ali Low avec "Ih ikhawfou fina" donne le ton dans une parodie qui rend l'album "parental advisory". Il nous revient ensuite avec Aba'See, son compagnon de cellule, pour un feat mythique du début des années 90 : "Doula islamiya bla ma nvotiw".
Avec le morceau "Kituki ta mère !" Nezzz'ar répond à tous ceux qui se sont demandés qui tuaient en Algérie. Et en parlant de morts, Zer'wall, éradicateur parmi les plus grands, fin dialoguiste et originaire de Batna, nous dit tout dans "Terminator 5.0". Dans un autre style d'éradicateur, Yahia-O, sur une instru sarcastique et méprisante à la fois pour le peuple et les terroristes histoire que tout ce monde s'entretue, débarque avec un morceau devenu un classique : "Terrorisme résiduel". En réalité, le terrorisme est résiduel durant l'Istiraha. Sauf qu'il n'y en a pas.
Lama Rit, un peu vache, nous laisse entrer dans son intimité avec : "I love Petrole", le morceau romantique de l'album. Mais trêve de confidence avec Zer Honey qui nous met en garde : "DRS is watching you".
Chaab tente de sortir du silence avec "Yaw hagrouna sadiqi". On se le chuchotait déjà mais peut-être est-il temps de le crier. Encore meilleur en poussant le son à fond.
Chad Lee, artiste incontournable qui a monopolisé pendant des années le devant de la scène HH (Hanini n'Hanik) figure sur l'album avec un de ses meilleurs morceaux : "Un pays qui n'a pas de problèmes n'est pas un pays…" Et ce n'est qu'un début…
Belkha'dem et Yahia-O font équipe sur un feat exclusif : "El Koursi connexion". Ce sont deux styles qui se marient pour le meilleur et surtout pour le pire : briguer la première place de la prochaine compil. MC Boodjerra Soul quant à lui est dans Bled Chkoupi comme dans la vie "Mi-pute mi-soumise", car pour être aimé de tous, il a choisi d'aimer tout le monde.
Chad Lee est de retour et nous assomme avec une vérité qui fait mal "Et notre pays, elhamdoullah n'a pas de problèmes".
"M'62 w hna nessenaw !" C'est par cette amère constatation que Chaab nous fait sa seconde intervention sur cet album. En ce 5 juillet, c'est l'occasion de s'en rappeler.
Le mot de la fin appartient à Atika et résume l'opinion générale : "Allah Ghaleb".
Une kherdja pour finir et montrer la sortie à tous ces artistes. On aimerait éteindre le lecteur CD pour passer à autre chose, mais l'album tourne en boucle indéfiniment depuis des décennies. Et oui, Yaw hagrouna sadiqi !
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